Le Curé du sanctuaire de la Vierge Marie au Mont Sion Gikungu à Bujumbura, Abbé Longin NTIRANYIBAGIRA a lancé cet appel lors de son enseignement au Personnel de Caritas Burundi qui y était en retraite mardi le 04 Avril 2023 dans le cadre de se préparer à la célébration de la résurrection du Christ. Cette retraite spirituelle pour le personnel de Caritas Burundi s’inscrit aussi dans le cadre de la formation du Cœur recommandée par Caritas Internationalis à toutes les Caritas du monde.
« Que notre charité se fasse toujours inventive ! » cette prière a été très récurrente pour ponctuer l’enseignement de près d’une heure que le responsable du sanctuaire de la Vierge Marie au Mont Sion Gikungu à Bujumbura a dispensé au personnel de Caritas Burundi venu à la retraite pour se préparer à célébrer la Fête de Pâques. Abbé Longin NTIRANYIBAGIRA a indiqué que cette petite prière mérite une attention sans cesse renouvelée pour le personnel de Caritas Burundi dans sa mission quotidienne de charité.
« L’amour qui met en avant le sacrifice de soi exige un savoir-faire, une technicité et un professionnalisme qui fait obligatoirement intervenir les dons que Dieu a offert à chacun de nous à savoir, l’intelligence, la liberté , la conscience et la volonté. Si ces dons passent dans cet amour qui met en avant le sacrifice, il en résulte un produit permettant à la charité d’être continuellement inventive », a-t-il précisé.
Tout en rappelant que Caritas partage la mission de l’Eglise Catholique, l’Abbé Longin NTIRANYIBAGIRA a indiqué que le personnel ne peut pas être performant s’il ne comprend pas le devoir de puiser la sagesse dans la liturgie et les sacrements. La meilleure façon de le faire, a-t-il poursuivi, est de méditer chaque fois sur les quatre piliers de la doctrine sociale de l’Eglise à savoir la dignité de la personne humaine, la promotion du bien commun, la subsidiarité et la solidarité.
Parlant de la dignité de la personne humaine, le Responsable du Sanctuaire de la Vierge Marie au Mont Sion Gikungu a précisé que les œuvres de charité visent, au premier chef, à redonner ce droit le plus absolu aux personnes en situation d’assistance.
« En accomplissant les œuvres de charité, vous vous dirigez aux personnes que vous avez déjà catégorisées selon leur situation. Il y a les pauvres, les travailleurs, les chômeurs, les personnes vivants avec handicap, les immigrés, les sans-papiers et bien d’autres. A toutes ces personnes, l’Eglise Catholique, à travers les œuvres de charité vise à restaurer leur dignité de la personne humaine et ainsi retrouver leurs noms qui ne tiennent pas compte de ce qu’elles font, de ce qu’elles sont, de ce qu’elles ont, de ce qu’elles vivent…C’est pour cette raison que toute action de charité exige un professionnalisme et une démarche d’approche pour que les personnes assistées puissent garder leur dignité », a fait savoir l’Abbé Longin NTIRANYIBAGIRA
Pour manifester la charité véritable, a-t-il poursuivi, la stratégie est d’aider son prochain sans attendre qu’il en exprime la demande.
« En agissant de cette manière, nous préservons aux personnes que nous assistons la honte et le déshonneur. C’est grâce aux Dons que Dieu nous a donnés que nous sommes à même de comprendre et de se préoccuper de la misère des autres et ainsi leur venir en aide sans attendre que leur dignité de la personne humaine soit mise à l’épreuve » , a-t-il souligné, avant de conclure en précisant que celui qui agit pour que la dignité de l’autre soit intégralement respectée emboite le pas à Jésus Christ qui a accepté de prendre le fardeau de nos malheurs.
Par rapport au principe de la promotion du bien commun, Abbé Longin NTIRANYIBAGIRA a fait appel au Saint Basile qui a dit qu’avant d’aider le pauvre, il faut d’abord lui rendre justice.
« Tous les biens que vous avez sans pouvoir les utiliser, ce sont des biens que vous avez volés aux pauvres en les cachant là où ils ne peuvent pas accéder. C’est pour cette raison qu’avant d’aider le pauvre, il faut d’abord lui rendre justice », a fait remarquer le responsable du Mont Sion Gikungu en exploitant la citation de Saint Basile.
A travers ce pilier, a-t-il expliqué, le souci de l’Eglise Catholique est que tout le monde puisse contribuer à la promotion du bien commun en évitant que celui-ci puisse être à l’origine des gens qui deviennent esclaves des autres.
« C’est interdit d’accaparer tous les biens pour soi en oubliant que nous vivons dans une même famille. On est frères les uns les autres et comme le dit souvent le Pape François l’autre est un don pour moi », a -t-il ajouté.
S’agissant du principe de subsidiarité, Abbé Longin NTIRANYIBAGIRA a précisé que ce pilier recommande à ceux qui accomplissent les œuvres de charité d’aider les personnes dans la perspective de se prendre en charge plutôt que de les maintenir dans la situation des sempiternelles assistés. Ainsi, a-t-il poursuivi, l’œuvre de charité doit tenir compte des aspirations des personnes à qui on est appelé à porter secours.
Concernant le principe de solidarité, le Conférencier a indiqué que toute personne est appelée à vivre la solidarité avec les autres sans tenir compte de ce qu’il est et de ce qu’il a mais en tenant compte de l’amour qui émane de Dieu.
« La solidarité n’est pas seulement réalisée au niveau des organisations ou des associations, elle se manifeste également pour chaque personne dans la vie de tous les jours à travers ses relations avec autrui, témoignage qu’il a compris le sens de Dieu envers les hommes », a -t-il expliqué, avant de conclure:« Ne cherchez pas trop loin les personnes à faire du bien. Mon collègue, la personne de ma famille, la personne que je croise dans le chemin a besoin que je lui montre que j’ai compris le sens de la charité inventive !»
Satisfaction du Secrétariat Général de Caritas Burundi
S’exprimant à la fin de cette séance, le Secrétaire Général de Caritas Burundi, Abbé Jean Baptiste HAKIZIMANA s’est dit satisfait du contenu de l’enseignement dispensé qui a permis, sans doute, au personnel de méditer davantage sur sa mission de charité fondée sur les piliers de la doctrine sociale de l’Eglise. Le Secrétaire Général de Caritas Burundi a également apprécié que cet enseignement ait fait appel aux quatorze œuvres de miséricordes corporelles et spirituelles. Il a ainsi rappelé que cette séance de recollection dans la foi et dans l’accomplissement de la mission de charité s’inscrit également dans le cadre de la formation du cœur que Caritas Internationalis recommande à toutes les Caritas du monde.
La séance de retraite a été clôturée par une messe d’action de grâce.